La presse francophone belge est en déclin. Pensée Unique, conformisme, ignorance et subsides en sont les
principales mamelles. Le Soir, quotidien de référence par excellence, fera l'objet de nos observations parfois
amusées, souvent consternées, afin de livrer la chronique d'un lent suicide, celui d'une presse écrite de 'déférence'.

dimanche 25 novembre 2012

Chômage: ne changeons rien, c'est plus sûr.

Il arrive régulièrement qu'un journaliste du Soir ne sache plus trop comment analyser la problématique sur laquelle il se penche.
Il donnerait bien son avis personnel et totalement convenu mais les lecteurs vigilants, de plus en plus habitués à puiser une partie de leurs informations à d'autres sources (blogs, presse anglo-saxonne non-subsidiée), ne sont plus aussi crédules qu'il y a 20 ans et sont fatigués des sempiternelles complaintes sur la malbouffe, le mal-logisme, le bienvivrensemble et la réappropriassion de lèspasspublik

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Mais pas de panique, pour les ramener dans le droit chemin de la PenCiDu (Pensée Citoyenne et Durable), il reste le fameux argument d'autorité qui conduira le journaliste à donner le plus souvent possible la parole aux professeurs d'université qui lui ont lavé le cerveau à l'époque où il étudiait le journalisme à l'ULB.

Le stratagème permet en outre au scribouillard d'éviter de longues recherches et le pénible effort d'une rédaction personnelle. C'est aussi un moyen fort pratique de se dédouaner du contenu d'un article en attribuant à des membres de l'élite intellectuelle statolâtre les idioties qu'il n'a pas osé écrire lui-même.

Dans les carnets du Soir, il y a aussi ceux qui ne sont pas profs mais qui ont acquis une certaine notoriété en tant que politiciens repentis reconvertis. C'est le cas de Philippe Defeyt.
L'ancien secrétaire fédéral d'Ecolo fait un petit peu office de Paul Krugman belge: un économiste keynésien barbu et passe-partout qui sort de son chapeau des idées plus convenues les unes que les autres pour expliquer doctement que "le système est au bout de sa logique" et que l'état n'en fait toujours pas assez pour nous rendre heureux. C'est gentil et rebelle à la fois, ça passe à tous les coups.
Le Soir est fan absolu et lui a donné la parole pas moins de quatre fois en octobre dernier.


Chômage à durée indéterminée

Philippe Defeyt s'étendait le 22/11 sur la pertinence d'une allocation de chômage illimitée dans le temps, et déclarait que "aucune limitation des allocations de chômage ne créera jamais un emploi supplémentaire" et qu' "il est injuste de faire peser sur les plus faibles cet échec collectif à créer de l’emploi".   

L'optique du Soir ne s'accommode toujours pas de l'argument que la Belgique est le seul pays au monde à offrir des allocations de chômage sans limite de temps et que ce système incite moins de chômeur à retrouver une dignité dans la vie active.

Bien d'autres économistes arrivent à des conclusions opposées à celles de Philippe Defeyt mais Le Soir n'en a cure et continue de prendre ses lecteurs pour des idiots en choisissant de ne leur présenter qu'un aspect de la question.

Il évoque très peu les contraintes que font peser les taxes et charges sociales sur les investissements des entreprises et la création d'emplois. Il n'aborde jamais la question de la pertinence du salaire minimum, véritable machine à exclure qui détruit quantité d'emplois peu qualifiés et empêche  une masse de chômeurs de remettre le pied à l'étrier.

Le Soir voit les problèmes mais ignore les solutions. Et ses ventes continuent de baisser.

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